INFORMATION HISTORIQUE

Faits historiques intéressants

Pourquoi existe-t-il autant de pénitenciers à Kingston?

La province d’Ontario a longtemps été la région la plus peuplée du Canada. En conséquence, plus de prisons ont été construites pour répondre au plus fort taux de criminalité du pays.

 

Les compétences nécessaires au fonctionnement d’une prison étaient déjà acquises et la main d’œuvre carcérale nécessaire pour les construire existait déjà.

 

 Kingston occupe aussi une place centrale par rapport à Toronto, Ottawa et Montréal.

 

En 1930, le « niveau supérieur du pénitencier de l’Ontario » (aussi connu sous le nom de pénitencier de Collin’s Bay) a ouvert à environ 2 kilomètres du pénitencier de Kingston (P.K). La main-d’œuvre carcérale du P.K a été employée pour la construction. La prison pour femme a officiellement ouvert ses portes en 1934, juste en face du P.K. Elle a également été construite par la main d’œuvre carcérale.

 

Dans les années 1940 et début 1950, les établissements ont commencé à être classés en fonction de leur niveau de sécurité. L’augmentation prévue du nombre de transferts de détenus entre les établissements impliquait qu’il serait plus rentable de construire de nouvelles prisons proches de celles déjà existantes. Pour cette raison, l’établissement de Joyceville, premier pénitencier de « sécurité moyenne et minimale » du Canada, a été créé au nord-ouest de Kingston, en 1959.

 

Au début des années 1960, des centres agricoles de niveau de sécurité minimale ont été mis en place sur les sites de Joyceville (établissement de Pittsburgh) et de Collins Bay (établissement de Frontenac).

 

L’établissement de Millhaven a ouvert prématurément en 1971, suite à l’importante émeute du P.K. En 1972, l’établissement de Bath a ouvert sur le terrain de Millhaven, en tant qu’établissement de sécurité minimale. Le P.K est devenu le « centre de réception régional d’Ontario ». Il servait de lieu de traitement des nouvelles admissions jusqu’en 1980, lorsqu’il est devenu l’établissement de « sécurité maximale et de détention préventive » pour abriter les délinquants pour lesquels une protection supplémentaire à la population générale était considérée comme nécessaire. En 1990, la maison Isabel Macneill a ouvert ses portes dans l’ancienne résidence des députés directeurs du P.K. Cette maison était un établissement pour femmes « avant libération ». Les lois qui régissaient cette maison (les délinquantes ne pouvaient pas la quitter sans escorte et du personnel était présent 24 heures par jour), en faisaient un « établissement ».

 

En quoi un pénitencier diffère-t-il d’une prison?

Il s’agit d’un sujet de débat, mais la différence entre « pénitencier » et « prison » est importante. Généralement, les premières prisons, qui ont précédé l’ouverture du pénitencier provincial du Haut-Canada en 1835, étaient de petits locaux gérés par des « districts » administratifs et étaient dédiées uniquement à la punition du crime. Les pénitenciers, d’un autre côté, se sont toujours concentrés, en plus de la punition, sur l’objectif ultime de la réinsertion. Dans l’histoire récente, les prisons provinciales ont également intégré des programmes de réinsertion.

 

Aujourd’hui, le principal critère qui permet de différencier « prisons » et « pénitenciers » est que les prisons provinciales abritent des délinquants adultes et adolescents purgeant des peines de deux ans moins un jour, et moins. Les pénitenciers abritent des délinquants adultes purgeant des peines de deux ans et plus. Une autre différence évidente est qu’au Canada, les prisons provinciales sont gérées par leurs provinces respectives, alors que les pénitenciers sont gérés par le gouvernement fédéral.

 

À quelle date le premier pénitencier du Canada a-t-il ouvert?

La terre sur laquelle le pénitencier de Kingston est érigé a été acquise par le gouvernement comme site pour le premier pénitencier le 30 mai 1833. Le site était considéré comme assez « séparé et éloigné » de la ville de Kingston, car 2 milles (env. 3,2 km) les séparent à l’ouest de la limite de la ville. Bien que le premier pavillon cellulaire ait été érigé en 1834, l’ouverture officielle du premier pénitencier du Canada n’a eu lieu qu’à l’arrivée des premiers détenus, le 1er juin 1835.

 

À cette date, les détenus no 1 Matthew Tavender, no 2 John Hamilton, no 3 Edward Middlehurst, no 4 John O’Rorke, no 5 John Dyas et no 6 Joseph Bouchette, furent transférés de la prison du district de Midland à Kingston (située au coin de Clarence et King Street Est) jusqu’au pénitencier. Ils étaient placés là durant un mois, en attendant l’ouverture de l’établissement.

 

Notons qu’il existait des prisons avant 1835 au Canada, mais le « pénitencier provincial du Haut-Canada » de Kingston fut le premier « pénitencier » en Amérique du Nord britannique, conçu pour la réinsertion ainsi que pour la punition des délinquants.

 

Qui fut le premier détenu condamné au Canada?

La première personne à avoir été vraiment condamné par les tribunaux canadiens à purger une « peine d’incarcération » était Joseph Bouchette (aussi connu sous le nom de Bonichette, Bonsette, Boushette). Il a été condamné le 14 janvier 1835, dans le district de Newcastle (aujourd’hui comté Northumberland, Ontario), à purger une peine de 5 ans pour « vol au premier degré ».

 

Cependant, Mathew Tavender a été enregistré dans le « registre pénal » comme « détenu no 1 ». Cela signifie simplement qu’il est le premier homme à avoir été inscrit dans le registre lorsqu’ils sont arrivés au pénitencier, le 1er juin 1835. Le détenu Bouchette a été inscrit en no 6.

 

Qui était la première détenue?

En l’occurrence, trois femmes ont été condamnées à une peine carcérale le même jour, le 28 août 1835. Elles venaient toutes du district Gore (région de Hamilton, Ontario). Elles étaient les détenues no 33 Susan Turner, no 34 Hannah Downes et no 35 Hannah Baglen. Elles furent toutes condamnées pour « vol au premier degré ».

 

Susan Turner et Hannah Downes furent condamnées à 1 an d’incarcération et Hannah Baglen à 2 ans. Malgré une peine plus longue, Hannah Baglen a en fait été la première des trois à être libérée, environ 4 mois avant les autres.

 

Qui était la plus jeune détenue?

La plus jeune détenue semble être le no 9207, Sarah Jane Pierce, 9 ans, de Brockville, Ontario. Elle a été condamnée le 4 mars 1878 pour effraction et vol, et a reçu une peine de 7 ans. Parmi les articles qu’elle avait volés étaient une couverture, un chapeau de femme, une serviette, un pot à eau, du bœuf, du raisin, des biscuits, du thé et du sucre. Sa mère a été condamnée à 6 mois dans la prison du comté pour avoir reçu les biens volés.

 

Qui était le plus jeune détenu?

Selon nos recherches, le plus jeune détenu à avoir été condamné au Canada avait 8 ans, il s’agit d’Antoine Beauché (no 1492), un voleur de portefeuilles du Québec. Il a été condamné le 22 octobre 1845 avec ses grands frères, Louis (12 ans, no 1490) et Narcisse (19 ans, no 1491) et un ami, Francis Bernard (12 ans, no 1493). Malgré leur jeune âge, le tribunal les a décrits comme « délinquants chevronnés » et « voleurs de portefeuilles expérimentés ». Ils ont tous reçu une peine de 3 ans pour tentative de vol de portefeuilles à bord du bateau à vapeur Sydenham sur la rivière St Laurent, entre Québec et Montréal.

 

Les archives indiquent qu’Antoine fut fouetté une semaine après son arrivée. Après une période de 9 mois, il s’était fait fouetter 47 fois pour avoir regardé fixement, ri, sifflé, ricané, fait du bruit dans sa cellule, possédé du tabac ou avoir bavardé. Les commissaires nommés pour enquêter sur la gestion du pénitencier en 1848 ont déclaré que le traitement infligé à cette enfant était « un autre cas de traitement inhumain révoltant ». Il s’agit de l’un des facteurs qui ont entraîné la mise à pied du premier directeur, Henry Smith.

 

Quelle était la fonction initiale du bâtiment du musée?

Le bâtiment du musée, initialement appelé « Cedarhedge », a été construit entre 1870 et 1873 comme résidence officielle du directeur du pénitencier de Kingston et de sa famille. Érigée par la main d’œuvre carcérale, cette maison a reçu ce nom en référence à la grande haie de cèdres qui longeait autrefois la route. La maison comprenait à l’origine une serre, un vignoble, un jardin d’hiver et une remise. Ces parties ont été supprimées en 1978, pour installer le nouveau mur de l’ancienne prison pour femmes, à l’arrière de la maison.

 

En 1933, après l’émeute de 1932 du pénitencier de Kingston, la maison a été transformée en bureaux administratifs du pénitencier de Kingston et de la prison pour femmes. Puis, en 1985, le « Musée du Service correctionnel du Canada » fut installé ici. En 1992, les derniers bureaux administratifs du pénitencier de Kingston furent déplacés à l’intérieur de l’établissement et le musée s’est développé pour occuper entièrement la maison. Pour de plus amples informations sur l’histoire du bâtiment du musée, veuillez consulter la section appelée « Histoire du musée ».

Combien de pénitenciers y a-t-il eu dans la région de Kingston?

Il y a eu au maximum 10 pénitenciers en activité dans la région du grand Kingston :

 

Pénitencier de Kingston (sécurité maximale)
Ouvert en 1835 comme « pénitencier provincial de la province du Haut-Canada ».

 

Centre régional de traitement (sécurité maximale)

Établissement accrédité de psychiatrie légale, situé dans l’enceinte du pénitencier de Kingston. Déclaré établissement indépendant en 1972.

 

Maison Isabel Macneill (sécurité minimale)

Fondée en 1990. Servait d’établissement pour les délinquantes avant leur libération. Fermée en janvier 2009.

 

Établissement Collins Bay (sécurité moyenne)

Ouvert en 1930. Initialement connu comme le « niveau supérieur du pénitencier de l’Ontario » jusqu’en 1932.

 

Établissement Frontenac (sécurité minimale)

Ouvert officiellement comme « ferme annexe du pénitencier de Collins Bay » en 1962.

 

Établissement Millhaven (sécurité maximale)

Fondé en 1971, il devait à l’origine remplacer le pénitencier de Kingston en tant qu’établissement de sécurité maximale d’Ontario.

 

Établissement de Bath (sécurité moyenne)

Ouvert en 1972, juste à côté de l’établissement de Millhaven.

 

Établissement Joyceville (sécurité moyenne)

Ouvert en 1959, en tant que premier « établissement de sécurité minimale et moyenne » du Canada.

 

Établissement de Pittsburgh (sécurité minimale)

Fondé en 1962 à côté de l’établissement de Joyceville.

 

Prison pour femmes (établissement multisécuritaire)

Fondée en 1934. Unique pénitencier fédéral pour femmes du Canada jusqu’en 1955. L’établissement a été mis hors service le 6 juillet 2000.